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Questions fréquentes

1 - Qu’est-ce qu’une thrombose ?

La thrombose est l’obstruction d’un vaisseau sanguin par un caillot de sang. Le vaisseau touché par la thrombose peut être :

  • une artère (thrombose artérielle) : la thrombose artérielle peut être responsable d’accident vasculaire cérébral ou d’infarctus du myocarde etc…
    ou
  • une veine (thrombose veineuse). Selon la veine touchée par la thrombose, on distingue les thromboses veineuses profondes (phlébites) et les thromboses veineuses superficielles (paraphlébites).

Lors d’une thrombose veineuse, parfois le caillot sanguin peut se détacher de la paroi de la veine où il s’est formé et peut migrer, en suivant la circulation, vers le poumon. On parle alors d’embolie pulmonaire qui correspond à l’obstruction d’une ou des artères pulmonaires par le caillot de sang né dans une veine. Il s’agit d’une complication grave, potentiellement fatale, de thrombose veineuse.

La maladie thromboembolique veineuse (MTEV) est un terme qui englobe thrombose veineuse profonde et embolie pulmonaire.

2 - Est-ce la MTEV est une pathologie fréquente ? Est-ce une pathologie grave ?

La maladie thromboembolique veineuse est une pathologie fréquente et grave constituant un véritable problème de santé publique avec une mortalité d’environ 10% en cas d’embolie pulmonaire. Tous les ans, plus de 2500 patients atteints de cette pathologie sont pris en charge au sein du CHU de Lyon. Le nombre de nouveaux cas est estimé à 150 000/an en France.

3 - Quels sont les signes cliniques ?

Lors d’une thrombose veineuse, le rétrécissement du diamètre du vaisseau et la pression exercée aux parois de ce vaisseau sont responsables d’une douleur plus ou moins intense, accompagné d’un gonflement (œdème), d’une sensation de chaleur et/ou de rougeur.

En cas d’embolie pulmonaire, on peut observer une douleur brutale au niveau de la poitrine (douleur de côté), un essoufflement, des palpitations, une fièvre et une fatigue.

4 - Quel diagnostic ?

Le diagnostic de thrombose veineuse et d’embolie pulmonaire est basé sur des examens d’imagerie adaptés. Concernant les phlébites et les paraphlébites, l’examen de choix est habituellement l’écho-doppler veineux et pour l’embolie pulmonaire, l’angioscanner ou la scintigraphie pulmonaire. Dans certains cas, une prise de sang peut être prescrite par votre médecin dans le cadre du diagnostic.

5 - Quel traitement ?

La majorité des thromboses veineuses sont traitées par des médicaments anticoagulants qui bloquent la coagulation et qui empêchent ainsi l’extension et la migration du caillot de sang. Les médicaments anticoagulants ne font pas dissoudre le caillot de sang. Le caillot est éliminé par votre corps et ceci prend un certain temps (plusieurs jours à plusieurs mois). Il existe différents types de médicaments anticoagulants certains injectables, d’autres par prise orale (comprimés, gélules).

Certains cas rares et graves de MTEV peuvent nécessiter une chirurgie ou une thrombolyse (des médicaments qui éliminent le caillot de sang).

La durée du traitement anticoagulant sera décidé cas par cas par votre médecin en fonction de plusieurs paramètres comme les circonstances de survenue de la thrombose, de sa localisation, son étendue, sa gravité mais également du risque de saignement de chaque patient, puisque les médicaments anticoagulants qui fluidifient le sang peuvent avoir comme effet secondaire des accidents hémorragiques.

La compression veineuse par bas ou chaussettes « élastiques » font partie du traitement, en association avec le traitement anticoagulant.

6 - Quelles sont les situations à risques qui favorisent les thromboses veineuses et l’embolie pulmonaire ?

Certaines situations comme l’immobilisation (plâtre, attelle, etc…), l’hospitalisation, la chirurgie, les traumatismes, l’alitement prolongée (au moins de 3 jours), la grossesse, le voyage ≥ 6heures (avion, autocar, train…) augmentent le risque de thrombose veineuse.

Le risque de thrombose doit être évalué de manière individuelle pour chaque patient : le risque de thrombose veineuse augmente avec l’âge. L’obésité est un autre facteur de risque. Les hommes présentent plus de thromboses récidivantes comparés aux femmes. Certains patients peuvent avoir une prédisposition familiale ou personnelle pour des accidents thrombotiques ; on parle alors de thrombophilie.

7 - Je suis enceinte, ai-je plus de risques de thrombose ?

Les femmes enceintes ont un risque de thrombose veineuse 3 à 4 fois supérieur par rapport aux femmes de même âge qui ne sont pas enceinte. Le risque thrombotique augmente d’avantage (d’environ 10 fois) pendant les 6 semaines suivant l’accouchement.

8 - Je prends une contraception orale, ai-je plus de risques de thrombose ?

Les femmes qui prennent une contraception orale « classique » contenant de l’estrogène et du progestatif présentent 3 à 4 fois supérieur par rapport aux femmes de même âge qui ne prennent pas de pilule.

9 - Je fume, ai-je plus de risques de thrombose ?

La relation entre tabac et thrombose veineuse reste controversée. En revanche, le tabac est un facteur de risque majeur de thrombose artérielle, de type infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral… La consommation de tabac par des femmes qui sont sous traitement hormonal (contraception orale ou traitement hormonal substitutif de la ménopause) est fortement déconseillée du fait du risque thrombotique majeur.

10 - Plusieurs personnes de ma famille ont eu des thromboses. Comment puis-je me protéger ?

Il existe certaines familles qui ont une prédisposition thrombotique. Dans certains cas, ceci peut être lié à des anomalies de coagulation. Des tests sanguins pourraient être proposés, par votre médecin, aux membres de votre famille qui ont présenté une thrombose. En cas d’anomalie détectée, une enquête familiale sera alors envisagée afin de dépister les membres de famille à risque et leur proposer des mesures de protection contre les accidents thrombotiques.